Si pour vous la question de la justification sur le web ne se pose pas vraiment, c’est que vous êtes un expert du web ou de la mise en page ! Vous ne serez donc pas surpris si on vous dit que ce qui est valable en print ne l’est pas forcément en web. Mais si on rédige cet article aujourd’hui, c’est surtout parce que c’est une demande qui revient régulièrement de la part de nos clients à l’agence. Alors on s’est dit qu’une petite mise au point serait la bienvenue 🙂
Ne vous trompez pas, ici on ne vous demande pas d’argumenter ou de sourcer vos textes. En typographie, la justification c’est la longueur la plus longue de la ligne d’un paragraphe permise par votre format de page. Quand on justifie un texte, toutes les lignes de votre paragraphe sont donc de longueur identique.
Pour la petite histoire, ce type de mise en forme remonte à l’époque où les typographes créaient leur texte à l’aide de petits caractères en métal. Ils alternaient les lettres et les lamelles en plomb pour composer des gris typographiques harmonieux. C’est-à-dire des paragraphes agréables à l’œil et facilement lisibles sur le papier.
L’arrivée des nouvelles technologies, la composition des textes sur logiciel et la lecture de contenus en ligne ont pas mal changé les codes typographiques. Et sur les écrans alors, faut-il justifier ? CERTAINEMENT PAS ! Et cela pour plusieurs raisons qui vont peut-être vous sembler évidentes à la lecture.
L’expérience utilisateur d’un lecteur sur le web n’est pas la même qu’un lecteur papier : en effet, le contraste sur écran est plus élevé, ce qui engendre une fatigue visuelle importante.
Justifier un texte sur le web, c’est aussi risquer une mauvaise gestion des espaces entre les mots, car plus votre ligne est longue, plus votre texte s’étale. Cela engendre ce qu’on appelle des “lézardes” : des rivières blanches entre les lignes qui stoppent le regard à chaque espace lors de la lecture et donc la rendent plus difficile. Lire un texte sans difficulté est primordial ! Alors lorsque vous éditez 5 colonnes de façon justifiée en print, adoptez plutôt le ferrage à gauche sur le web ! Les grands quotidiens français (adeptes des colonnes et textes justifiés sur papier) l’ont bien compris. Le Monde, Le Parisien, Le Point, etc. ont troqué les paragraphes bien rangés des journaux contre le ferrage à gauche sur leur version web.
On ne vous l’apprend plus désormais, mais le responsive en web c’est important ! Pouvoir consulter son article sur téléphone comme sur ordinateur, en n’ayant aucun problème d’affichage, est devenu indispensable.
Ferrer à gauche son texte va permettre de pouvoir adapter son texte à n’importe quel format de page sans difficulté de gestion lors de l’intégration pour les développeurs.
Un texte justifié, c’est créer des blocs de texte rectangulaire. Les lignes font toutes la même taille et il est donc plus compliqué de distinguer la fin d’une phrase ou d’un paragraphe. Ne pas justifier les textes va permettre de faciliter la lecture à l’écran. En effet, un texte “en drapeau” est plus accessible ! Il permet d’avoir des repères : fin de phrases, fin de paragraphe… L’accessibilité est un point à ne pas négliger si vous voulez rendre votre contenu disponible aux personnes dyslexiques, ou à celles atteintes d’un handicap, comme les personnes malvoyantes.
Pour conclure, un texte ferré à gauche sur le web est tout aussi facile à lire qu’un texte justifié sur papier. Surtout si on crée des espaces suffisants entre chaque paragraphe, et si on prend soin d’enlever les césures (car oui, on évite de couper les mots dans les textes justifiés à gauche ou à droite). Et ce conseil est encore plus à privilégier si on a un support riche en contenus.
Quoi qu’il en soit, si vous souhaitez justifier vos textes, c’est toujours mieux de faire appel à un professionnel qui saura mettre en valeur votre contenu. Et côté mise en page, on se défend plutôt pas mal du côté des Marcel ! Vous voulez voir ? C’est par ici ou encore par là !